Les saignements intermenstruels ou hors règles peuvent avoir différentes causes : organiques, hormonales ou mécaniques.
Si certains sont tout à fait normaux et physiologiques, d'autres peuvent être révélateurs d'un déséquilibre hormonal ou d'une pathologie gynécologique. Il est très important de consulter un professionnel de santé (sage-femme, généraliste, gynéco) dès que vous avez le moindre doute.
Les méthodes d'observation du cycle comme la symptothermie peuvent être très rassurantes dans ces cas-là, et peuvent nous aider à identifier le type de saignement. La symptothermie est un outil de prévention et d'autonomisation que je ne peux que recommander à chaque femme.
Les saignements liés à un fibrome ou polype utérin
Les fibromes et polypes sont des excroissances bénignes qui se développent au niveau de la muqueuse utérine. Ils peuvent être asymptomatiques, ou engendrer des symptômes désagréables comme les saignements intermenstruels. Ces tissus sont oestrogéno-dépendants : ils dépendent de notre imprégnation oestrogénique. Il est donc possible d'agir dessus grâce à un travail sur l'équilibre hormonal. Dans certains cas, ils peuvent nécessiter une chirurgie (qui n'empêchera pas d'autres excroissances de se former par la suite...).
Les saignements liés aux fibromes et polypes peuvent survenir un peu n'importe quand dans le cycle, parfois majorés par les rapports sexuels. En dehors des règles, ils ne sont pas forcément abondants mais peuvent être très récurrents. Ils peuvent aussi accentuer le flux menstruel.
On peut aussi rencontrer ce type de spottings avec des IST comme la chlamydia.
Les spottings au moment de l'ovulation
Spotting : mot anglais signifiant "tâche"
Il s'agit d'un saignement très peu abondant, laissant juste quelques gouttelettes/taches sur le papier toilette ou les sous-vêtements.
Ils ne sont pas systématiques mais peuvent être un peu déroutants lorsqu'ils se présentent. Il s'agit de légères traces de sang mêlées à de la glaire cervicale (plutôt roses ou rouge clair), liées à une forte poussée œstrogénique suivie d'une chute des œstrogènes. L'expulsion de l'ovule peut aussi générer de très légères pertes de sang. Ce type de spotting est considéré comme physiologique.
Le saignement de nidation ou d'implantation
Il peut survenir en phase post-ovulatoire (généralement 7 à 10 jours post-ovulation) lorsque l'embryon s'implante. Il dure généralement très peu de temps et est moins abondant qu'un saignement menstruel (rarement plus de 3 jours). Même s'il peut être inquiétant, c'est au contraire un bon signe si vous êtes en projet de conception ! En symptothermie, on constate alors que la température basale reste bien haute au moment de ce saignement (alors qu'elle chute à l'arrivée des règles).
Les spottings autour des règles
On considère que 1 à 3 jours de spottings autour des règles est "normal" s'il n'y a aucune plainte ou autres symptômes liés au cycle (syndrome prémenstruel, dysménorrhées etc).
Lorsque les spottings surviennent un ou deux jours après les règles et qu'ils sont brunâtres, il peut s'agir de sang menstruel qui est resté dans la cavité vaginale et qui s'est oxydé avant de finir enfin par s'écouler.
Il faut en effet s'imaginer que la paroi vaginale n'est pas toute lisse, mais tapissée de petits replis ou cavités qui stockent le sang menstruel avant qu'il ne s'accumule et finisse par s'écouler. C'est aussi un liquide épais, moins limpide que l'eau, qui de fait met un peu plus de temps à couler (qui n'a jamais expérimenté pendant ses règles d'aller aux toilettes pour uriner, et au moment de se rhabiller, sentir ses règles couler : il leur leur faut un peu plus de temps pour s'écouler que l'urine !).
Lorsque les spottings surviennent en phase lutéale (avant les règles), ils peuvent témoigner d'une insuffisance en progestérone, surtout si d'autres symptômes sont présents : syndrome prémenstruel, douleurs mammaires, phase lutéale courte...
Les saignements de privation
Ce type de saignement semblable aux règles peut arriver en phase folliculaire lorsque le corps est subitement privé d'œstrogènes (maladie, choc émotionnel, nuit blanche etc).
Il peut aussi être déclenché après une longue phase folliculaire sans parvenir à l'ovulation (on parle de cycle anovulatoire), et nous laisser croire à des "vraies règles". Les femmes pratiquant la symptothermie arriveront facilement à faire la différence avec des vraies règles précédées d’une ovulation, mais pour les autres, ça sera un peu moins évident...
On peut aussi rencontrer ces saignements de privation suite à la baisse brutale de la concentration sanguine du progestatif en cas de contraception orale (la fameuse semaine de pause ou de placebos sous pilule), ou après la prise de Duphaston. Je rappelle donc que les femmes n'ovulent pas sous pilule et n'ont donc pas de véritables règles, mais des saignements "artificiels" (on parle d'hémorragies de privation).
Il existe d'autres cas qui ne seront pas développés ici, comme les saignements intermenstruels dus au stérilet en cuivre (fréquents les premiers mois suivant sa pause), les fausses-couches ou les grossesses extra-utérines, mais je vous encourage vivement à consulter votre médecin si vous rencontrez des saignements inhabituels. Faites également surveiller votre ferritine et anticipez le risque d'anémie grâce à un bilan sanguin si vos saignements sont abondants...
Vous pouvez en parallèle faire appel à mes services si vous avez besoin d'un accompagnement naturel pour vivre plus sereinement vos cycles menstruels !
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