L'acné adulte est dite "hormonale" lorsqu'elle se situe au niveau des zones sensibles aux androgènes : le bas du visage essentiellement (menton, tour de la bouche, maxillaires, bas des joues). C'est souvent une acné micro-kystique, profonde, qui peut parfois évoluer par poussées en fonction du cycle menstruel.
Quelles sont les hormones impliquées dans l'acné ?
Il existe chez l'homme comme chez la femme plusieurs androgènes circulants : la DHEA, la delta 4 androstenedione, la testostérone et la DHT.
Certains sont considérés comme des androgènes faibles (la DHEA par exemple), d'autres comme des androgènes puissants (la DHT). Cependant, tous peuvent avoir des effets sur le développement de l'acné.
Le contrôle de l'apparition de sébum est hormono-dépendante, sa sécrétion est d'ailleurs multipliée par 5 à la puberté quand le taux d'androgènes s'élève naturellement. Ainsi, l'acné est par nature, une problématique hormonale (même si d'autres causes entrent en jeu : digestion, stress, inflammation etc).
La DHEA, sécrétée par nos surrénales, rend le sébum plus comédogène. On peut retrouver un excès de DHEA dans certaines pathologies : hirsutisme, SOPK, hyperplasie congénitale des surrénales... Mais aussi en cas de stress chronique.
Nos sébocytes (cellules de la glande sébacée) peuvent à leur tour synthétiser des androgènes à partir de cholestérol, et transformer la testostérone en DHT (androgène actif) à partir d'une enzyme (5-alpha-reductase).
A l'âge adulte, on remarque plusieurs profils d'acné hormonale chez la femme :
acné avec hyperandrogénie & troubles du cycle (la protéine de transport de la testostérone, SHBG, est souvent abaissée, ce qui augmente la testostérone libre : fréquent dans le SOPK).
acné avec cycles ovulatoires sains, mais DHEA élevée (causes : blocs surrénaliens, tumeur, stress important, ou certains SOPK).
acné avec cycles ovulatoires sains et taux d'androgènes normaux : on peut évoquer une hypersensibilité des récepteurs à androgènes ou des anomalies de l'enzyme 5-alpha-réductase.
acné uniquement prémenstruelle ou à l'ovulation : hyperandrogénie relative (excès d'androgènes par rapport aux oestrogènes et à la progestérone, qui sont souvent trop faibles).
Une autre hormone en cause : l'insuline
Le Dr Loren Cordain (expert du régime paléo), a développé l'idée que l'acné adulte serait favorisée par la résistance à l'insuline et par les pics de glycémie induits par l'alimentation moderne.
Les dysrégulations glycémiques sont associées à une inflammation de bas grade = conditions idéales pour développer de l'acné.
Les hypoglycémies réactionnelles déclenchent une augmentation des androgènes surrénaliens ainsi que des hormones du stress, ce qui peut être à l'origine de poussées d'acné. Comme expliqué plus haut, les androgènes comme la DHEA augmentent la production de sébum et le rendent plus comédogène.
Lorsque l'insuline grimpe, le taux d'IGF1 (Insulin-Like Growth Factor) grimpe avec elle, et accélère le renouvellement cellulaire, ce qui peut boucher les pores de la peau.
>> La résistance à l'insuline et l'inflammation chronique font partie des causes profondes de l'acné.
Une grande majorité de femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques présente une hyperinsulinémie ou une intolérance au glucose (70% des cas environ, le taux varie selon les études).
C'est à la fois une cause et une conséquence de ce trouble endocrinien.
Dans de rare cas, l'insulino-résistance est liée à une mutation du gène du récepteur de l'insuline ou à des anticorps anti-récepteurs de l'insuline. Et l'acné hormonale fait partie des principaux symptômes du SOPK (bien que toutes les femmes avec un SOPK ne soient pas forcément touchées par l'acné).
Le surpoids n'est pas nécessairement une cause de l'hyperinsulinémie mais plutôt un facteur aggravant.
En effet, le rapport taille/hanche lorsqu'il est augmenté, prédispose à l'insulino-résistance. Beaucoup de femmes minces ou avec un IMC normal ont une mauvaise répartition des graisses (forme androïde, silhouette en forme de pomme plutôt qu'en forme de poire) et beaucoup de graisse abdominale. Cette graisse favorise l'inflammation de bas grade ainsi que l'hyperinsulinémie, ce qui peut engendre de l'acné.
>> L'élévation du tour de taille est corrélée à l'hyperandrogénie ainsi qu'à l'hyperinsulinémie.
Ma pilule contraceptive peut-elle me donner de l'acné ?
Les progestatifs de synthèse (que l'on retrouve dans les pilules contraceptives, l'implant, ou le stérilet hormonal) sont des substances capables de se lier aux récepteurs de la progestérone et de reproduire certains de ses effets, notamment sur l'endomètre. Toutefois, ils sont loin d'être la réplication exacte de notre chère progestérone...
La progestérone naturelle (produite par notre corps) est anti-androgénique : elle permet d'inhiber la conversion de testostérone en DHT par effet compétiteur (et la DHT, rappelons-le, est un androgène actif en lien avec l'acné, l'hirsutisme ou encore l'alopécie). La progestérone va être réduite en dihydroprogestérone par l'enzyme 5 alpha-réductase, prenant la place de la DHT sur ses récepteurs.
Les progestatifs synthétiques (non produits par le corps) peuvent à l'inverse avoir des effets pro-androgéniques. En effet, la plupart des progestatifs utilisés dans les contraceptifs hormonaux dérivent de la testostérone, hormone androgène !
On les classe en 3 générations, ceux de 3ème génération ayant la plus faible activité androgénique. Cette activité androgénique peut engendrer des effets secondaires : acné, prise de poids, apparition de poils, perte de cheveux, anxiété...
Exemples de progestatifs à faible index androgénique (moins de risques d'acné)
>> Drospirenone (Yaz, Jasminelle...), norgestimate (Triafémi..)
Exemples de progestatifs moyennement androgéniques (possibles risques d'acné)
>> Désogestrel (Optimizette)
Exemples de progestatifs à index androgénique élevé (risques d'acné plus élevés)
>> Lévonorgestrel (Microval, Trinordiol, stérilet Mirena...), étonogestrel (implant Nexplanon, anneau Nuvaring...)
Exemple de progestatifs anti-androgéniques (utilisés pour inhiber l'acné)
>> Cyprotérone (Diane, Androcur)
La pilule est donc parfois efficace* pour soulager l'acné, mais peut aussi en être la cause selon les molécules utilisées !
*La pilule ne résout pas les problèmes d'acné, elle ne fait que réduire le taux d'androgènes (ce qui n'est pas sans conséquences pour notre santé car nous en avons besoin pour de nombreuses fonctions : libido, protection cardiovasculaire, densité osseuse etc). En réduisant les androgènes, l'acné est généralement diminuée. Toutefois, la solution n'est pas pérenne, puisque sans solutionner les causes profondes de l'acné, celle-ci revient aussitôt la pilule arrêtée, et souvent plus fortement...
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